Modifications organiques observées avec l’âge
Au niveau cérébral
, on observe une dilatation des ventricules, un amincissent du cortex : Le stock de neurones baisse. Un dépôt diffus de plaques amyloïdes entraine la mort neuronal et la libération de radicaux libres (toxiques). La perfusion sanguine diminue, prédisposant le cerveau à l’anoxie. La fluidité et les transports membranaires des cellules diminuent, les échanges intercellulaires et l’activité enzymatique sont altérés, ce qui se traduit par une perte de plasticité comportementale. Le stress oxydatif aggrave la destruction des membranes phospholipidiques et la libération des radicaux libres. Tous les systèmes sont touchés. Déficit dopaminergique : déficit cognitif et dérégulation de l’ACTH Déficit sérotoninergique : troubles de l’humeur Déficit cholinergique : entraîne des troubles de la mémoire. Par ailleurs, certaines races sont prédisposées aux tumeurs cérébrales.
Le système endocrinien est perturbé par la modification du système des neurotransmetteurs : Hypothyroïdie fonctionnelle chez le chien entrainant entre autres un trouble de la transmission adrénergique (anxiété) Hyperthyroïdie chez le chat : les modifications comportementales sont précoces. Perturbation de l’axe cortico-surrénalien : Hypercorticisme.

Modifications comportementales
Troubles cognitifs (syndrome confusionnel)
Chez le chien, Les troubles oxydatifs et les dépôts amyloïdes semblent être en cause. Le chien est d’ailleurs un modèle pour la maladie d’Alzheimer. Le chien fugue et se perd, dort sous la pluie, joue moins, confond le jour et la nuit, se place du mauvais côté des portes, force les passages, perd ses apprentissages (ordres simples, propreté, surdité apparente), ne respecte plus les règles hiérarchiques. Les symptômes d’abord discrets et intermittents, s’intensifient jusqu’à rendre la vie sociale impossible… Il existe des traitements efficaces que votre vétérinaire prescrira à l’occasion de l’examen du senior. Une diététique adaptée et les compléments nutritionnels w3 (AGEPI, CARDIGARD,…) aident à lutter contre le stress oxydatif. Le traitement est maintenu à vie, le chien doit être stimulé (jeu, toilettage, exercice).

Troubles anxieux
L’apparition de phobies (orages, détonation) et d’anxiété est fréquente, particulièrement chez les chiens ayant été performants (chiens de travail). Un hyper-attachement est souvent associé, entrainant des troubles liés à la séparation: destructions, vocalises, troubles déficitaires (dermatite de léchage). Une apparition subite fait suspecter un trouble endocrinien. La prise en charge médicale est de règle, avec l’appui de suppléments nutritionnels.

Troubles dépressifs
Les dépressions du vieux chien peuvent être la conséquence de l’évolution d’une anxiété, d’une dégradation de la communication, de changements de l’environnement, d’arrêt d’activités. Elles peuvent être la conséquence de tumeurs cérébrales ou de troubles endocriniens. Les troubles du sommeil sont spectaculaires : gémissement, inquiétude au coucher, réveils brutaux avec hurlements, déambulations nocturnes. L’appétit peut être capricieux Le chien est indifférent aux stimuli extérieurs, il déambule sans but, de façon stéréotypée. Il peut uriner n’importe où, même en marchant, ou pendant son sommeil. L’hyper-attachement peut être présent. Lors d’involution, l’exploration orale réapparait avec ingestion de corps étrangers et activité de substitution.
La prescription d’un traitement chimique est incontournable. Les thérapies comportementales consistent à maintenir un contact social, à ne pas punir, à stimuler l’animal.Chez le chat : La dépression est surtout chronique. Le chat dort mal, se réveille et brame la nuit, son appétit est capricieux, il ne se toilette plus, est malpropre et peut présenter de l’énurésie. Le marquage est perturbé. Lors d’involution, il peut ingérer des corps étrangers. Là aussi, la consultation médicale est impérative.

Troubles agressifs
Ils sont fréquents et déroutants pour le maître.
Agressivité liée à des troubles organiques : Ce sont des agressions par irritation, déclenchées par la douleur et qui tendent très vite à s’instrumentaliser. Les proches sont les premiers touchés, La douleur doit être prise en charge rapidement. En cas de trouble sensoriel (perte de vision ou d’audition), il faut adapter le mode de communication pour ne pas surprendre l’animal. Un traitement médical peut tempérer le comportement agressif.
Agressivité liée à des troubles comportementaux : Hyper agressivité du vieux chien : ce syndrome rare peut apparaitre d’emblée. Une tumeur peut être en cause.
Syndrome confusionnel et dépression : La perte des apprentissages sociaux, la malpropreté sont à l’origine de sanctions et de problèmes de communication, qui peuvent engendrer des agressions hiérarchiques avec les maîtres ou les congénères. Le vieux chien ne respecte plus les règles, les bagarres peuvent dégénérer.
Dysthymie : Ce trouble rare se manifeste par des agressions violentes, imprévisibles, associées à des troubles du sommeil, des obnubilations, des stéréotypies. Ces agressions de caractère cyclique conduisent vite à l’euthanasie de l’animal.

Conclusion
La prise en charge sous entend une implication des maîtres et une bonne appréciation de la situation. Il est bon de commencer à envisager la fin de vie afin de la dédramatiser. Le suivi régulier avec le vétérinaire permet d’accompagner sereinement la fin de vie du vieux compagnon.